Si vous commencez à vous intéresser au flamenco, vous serez certainement étonné du nombre de mots couramment utilisés et dont vous ne connaissez pas la signification ou au contraire, qui ont pour vous un sens complètement différent à celle qu’on leur attribue dans ce contexte. Ne vous inquiétez pas, tout cela est tout à fait normal : avec le temps, vous maîtriserez le vocabulaire le plus courant. Pour vous aider, nous avons créé ce petit dictionnaire de flamenco.
Abandolaos
On appelle ainsi les chants ou fandangos de Málaga, dont la mesure est très marquée et facilement identifiable. On considère que leur origine remonte au Moyen-Âge et qu’ils se rapprochent des jácaras, des zarabandas, des cachuchas, des caleseras et des danses morisques.
Accent
Ensemble d’appuis faibles et forts qui donnent du rythme et de la couleur au chant et à la danse flamenco, en marquant le tempo de la musique. Des danses différentes ont des accents différents.
En mesure
Danse ou chant qui suit une mesure, autrement dit, un patron rythmique spécifique. Il existe aussi des chants et des danses qui n’ont pas de mesure exacte, on les connaît comme des chants libres.
A palo seco
C’est ainsi que l’on appelle les chants sans accompagnement de musique à la guitare, où la voix du chanteur, a capella et sans artifices, supporte à elle seule tout le poids de l’interprétation et marque l’accent et la mesure de la danse.
Aje
Savoir-faire ou duende, feu sacré On l’utilise comme un compliment sur la manière de danser d’un artiste : une personne qui danse avec aje est quelqu’un qui fait preuve d’une grande maîtrise, qui a de l’inspiration.
Arrancarse (démarrer)
Acte qui consiste à commencer une danse de flamenco, on l’applique surtout aux bailaoras. On l’entend généralement dans les cercles ou les jaleos flamencos, pour inviter la bailaora a commencer à danser : ¡Niña, arráncate!
Bailaor/a
Artiste de la danse flamenco, homme ou femme, surtout s’il s’agit d’un professionnel. Bien que l’on puisse les appeler des danseurs ou danseuses, parce qu’ils/elles se consacrent à la danse, on ne les appelle jamais ainsi car même si tous les bailaores sont danseurs, tous les danseurs ne sont pas forcément bailaores.
Bamberas
Structure du flamenco, également connue sous le nom de bamba, et que La Niña de los Peines a rendue célèbre. Elle suit la même mesure que les fandangos et se compose de quatre vers :
- De huit syllabes chacun.
- Le premier et le troisième de sept syllabes, et le deuxième et le quatrième de cinq.
Outre La Niña de los Peines, de nombreux artistes célèbres ont enregistré des bamberas, comme Enrique Morente, Carmen Linares ou Rocío Jurado.
Braceo
Élément distinctif de la danse flamenco, le braceo fait référence au mouvement des bras qu’un bailaor ou une bailaora effectue pendant sa danse, avec des mouvement en demi-cercle du haut vers le bas avec les bras séparés du corps et du bas vers le haut avec les bras à l’intérieur. De plus, le braceo fait également référence aux mouvements des mains et des doigts.
Il apporte de la grâce, de la force et de la fluidité à la danse, en lui apportant une signification spéciale selon le savoir-faire et l’inspiration du bailaor ou bailaora.
Café chantant
Il s’agit de la version originale des tablaos flamencos d’aujourd’hui : ils ont vu le jour à la fin du XIXº siècle et on y offrait des spectacles de flamenco. Ils connurent un renouveau fugace vers la moitié du XXº siècle mais sont désormais tombés en désuétude.
Cajón
Le cajón flamenco est un instrument qui s’est récemment incorporé à l’univers du flamenco, grâce à Paco de Lucía qui, en 1970 l’a découvert lors d’un voyage au Pérou, où il était traditionnellement utilisé depuis le XIXº siècle. Il s’agit d’un caisson en bois sur lequel le musicien s’assoit pour en jouer.
Cantaor/a
Chanteur de flamenco, homme ou femme. Pour chanter le flamenco, il faut posséder des caractéristiques vocales très particulières et un savoir-faire spécial ou duende, qui émeut aussi bien les spectateurs que les autres artistes.
Parmi les principaux cantaores, on trouve Manolo Caracol, Enrique Morente, Camarón de la Isla ou José Mercé entre autres. En ce qui concerne les femmes, on peut citer Lola Flores, Carmen Linares, La Paquera de Jerez ou Estrella Morente, bien qu’il existe de nombreuses autres grandes cantaoras.
Cante palante
Ou chant de l’avant. On appelle ainsi une interprétation où la cantaora ne chante pas pour accompagner une danse, mais lorsque le chant et la musique constituent la représentation en soi.
Cante patrás
Ou chant de l’arrière. Il s’agit du chant qui va accompagner une danse lors duquel la cantaora doit être attentive aux signes de la bailaora pour accompagner correctement sa danse avec son chant.
Cierre (clôture)
C’est ainsi que l’on apelle la partie finale d’une chanson ou d’une partie de chanson, que le bailaor ou la bailaora souligne par un mouvement plus marqué que les autres, pour indiquer aux musiciens qu’il a terminé sa danse ou pour indiquer la fin des paroles.
Code du flamenco
Il s’agit de l’ensemble de signaux et de connaissances que partagent les artistes de flamenco : étant donné qu’il s’agit d’un art essentiellement improvisé, il est important que toute la troupe partage ce code qui leur permet de savoir à tout moment ce qu’il va se passer ou pas sur scène. À quel moment une danse commence ou se termine pour que le chant et la musique s’y adaptent.
Sur un tablao, il existe une hiérarche qui dit que, s’il y a de la danse, il faudra suivre la danse, le cas échéant, il faudra suivre le chant et au cas où il n’y aurait ni danse, ni chant, il faudra suivre la guitare.
Mesure
La mesure est la structure du tempo sur laquelle la danse, le chant et la musique se basent. Dans le flamenco, il existe plusieurs sortes de mesures :
- Binaires : 2 mesures de 2 temps, comme pour les tangos.
- Ternaires : à 3 temps, comme les sevillanas ou le
- D’amalgame : formé de 2 mesures à 3 temps et de 3 mesures à 2 temps, ce qui donne lieu à un chant à 12 temps. C’est le cas de la soleá et des cantiñas.
Tableau flamenco
Ensemble constitué par le chanteur ou la chanteuse, le guitariste et la bailaora. Parfois, le tableau peut également comprendre des palmeros qui battent des mains et un cajón, et dans les tableaux modernes ou dans le flamenco expérimental, tout autre instrument qui peut suivre la mesure, comme des violons, des pianos ou des basses.
Duende
Expliquer ce qu’est le duende flamenco est tout aussi difficile que de rendre un cercle carré : il s’agit d’une condition du chanteur ou de la bailaora qui se retrouve en état de grâce, qui se remplit du feu sacré et d’une magie particulière sur scène. Il ou elle peut alors émouvoir le public uniquement par ses mouvements au rythme de la musique ou par sa voix.
Cela ne s’apprend pas, on l’a ou on ne l’a pas et on peut parfois l’avoir certains jours et d’autres pas.
Escobilla
C’est ainsi que l’on appelle le mouvement de claquettes réalisé par une bailaora lors duquel elle fait preuve de précision, de vitesse, de résistance et de rythme. La danse en inclut généralement deux, une plus courte au début et une autres plus élaborée vers la fin, dont le rythme augmente pour terminer en apothéose.
De plus, l’escobilla peut servir de lien entre deux différentes structures, et changer de rythme.
Falsetas
Espace entre chaque parole du chant pendant lequel on entend seulement la guitare. Lorsque le chant s’accompagne d’une danse, pendant les falsetas on effectue uniquement de légers mouvements et braceos.
Golpe (Coup)
Action qui consiste à taper du pied au sol pour faire retentir un bruit sec qui accompagne la danse ou qui en indique la clôture. En fonction du moment où le coup est donné, celui-ci peut avoir plus ou moins d’intensité.
Jaleo
On considère comme jaleo toute expression utilisée pour encourager les artistes pendant ou à la fin de la représentation. Il faudra toujours l’utiliser de façon respectueuse et sans interrompre ou distraire le bailaor.
- Au sein même de la troupe, il est fréquent d’entendre la cantaoraexprimer un jaleo au guitariste avec un « Olé los que tocan bien ! » pour le féliciter après une falseta ou que les palmeros disent « Fuego ! » (feu) à une bailaora en état de grâce.
- Au milieu d’un cercle populaire de buleríasou de tangos, tous les assistants encouragent le bailaora ou la bailaora pendant la danse, avec des expressions telles que « Toma que toma », « Arsa y toma » ou « Sá Sá », entre autres.
Jondo
C’est ainsi que l’on appelle le flamenco le plus pur, dont les thèmes principaux sont la mort, l’amour frustré ou la désespération, et qui exprime les sentiments sous une forme tragique et dramatique. Il se construit en répétant la même note de façon constante, et le chant s’intercale avec les lamentations que le cantaor introduit de façon improvisée.
Llamada (Appel)
Signe que la bailaora lance aux musiciens ou aux autres bailaores pour indiquer qu’elle va commencer sa danse ou une partie de celle-ci. Ce consiste généralement à frapper du pied.
Olé
Issu de l’expression arabe Allah qui signifie « Ô Dieu », il s’agit du mot de jaleo le plus courant, à tel point qu’il a même traversé les frontières du flamenco pour s’immiscer dans la vie quotidienne, où il conserve le même sens : approuver les actes de quelqu’un qui fait bien.
Palo (structure)
Chacun des styles de flamenco, classés en familles en fonction de leur mesure ou de la thématique. Bien qu’il en existe plus de 100, les plus courants sont la soleá, les alegrías, les fandangos, les tangos, les tientos, les seguiriyas et les bulerías.
Planta
Coup donné avec la pointe du pied, plus léger et qui s’emploie généralement lors du zapateo ou pendant la danse. Dans certaines écoles, on appelle le coup planta et la demi-planta s’appelle plata.
Quejío (lamentation)
Aussi connu sous le nom de ayeo, partie de la chanson lors de laquelle le cantaor exprime à l’improviste un ayyyy, soit au début, sout à la fin de la chanson ou même au milieu.
Lorsqu’il se produit au début de la chanson, il permet à la bailaora de marcher vers le milieu de la scène et d’effectuer l’appel qui va marquer le début de la danse ; s’il se produit à la fin, il permet à la bailaora de quitter la scène. Lorsqu’il se produit au milieu de la chanson, il convient de danser de la même façon que lors des falsetas.
Salía
Apocope de salida (départ), c’est ainsi que l’on appelle le début d’un chant ou d’une danse.
Subida (montée)
C’est ainsi que l’on appelle l’augmentation du rythme et de la vitesse des pieds d’un bailaor ou d’une bailaora lors de l’exécution d’une escobilla ou zapateado et elle a lieu à la fin de celle-ci, juste avant la clôture.
Tablao
Dérivé des cafés chantants, le tablao fait référence à la scène en bois sur laquelle est exécuté le spectacle de flamenco, où les musiciens se placent au fond, assis en demi-cercle, pour laisser de la place devant eux pour que les bailaores s’exécutent. En fonction de la représentation, les cantaores et les palmeros peuvent être debout ou assis.
Tirititran
Expression qui marque le début des alegrías, bien qu’elle soit parfois chantée à la fin. Il semblerait que ce soit Ignacio Espeleta qui l’ait inventée, lors d’une occasion où il devait chanter pour les bailaoras La Macarrona et La Malena, car il avait oublié les paroles après avoir un peu trop bu. Il improvisa alors ce chant qui, depuis lors, s’utilise pour marquer le début, la fin et pour tempérer cette structure.
Toque
Action de jouer de la guitare dans un spectacle de flamenco. Il peut également faire référence à la façon qu’a chaque guitariste d’interpréter la musique sur scène.
Zapateado
Le zapateado consiste à taper des pieds au sol plusieurs fois d’affilée selon un rythme, en faisant une escobilla. Cela sert à élever la tension dramatique pendant la représentation et à montrer l’expertise du bailaor ou de la bailaora.
Vous connaissez désormais les principaux termes en rapport avec le flamenco, quoi de mieux à présent que d’assister à un véritable spectacle, comme celui que vous offre Gran Gala Flamenco au Palau de la Música Catalana et au Théâtre Poliorama ? Réservez vos places dès maintenant.